March 27, 2014

Un astéroïde se désintègre sous l’œil du télescope spatial Hubble

Dans la ceinture d’astéroïdes, entre les orbites de Mars et de Jupiter, le télescope spatial Hubble a suivi de mois en mois la mystérieuse désintégration d’un astéroïde de 200 000 t.

Repéré pour la 1ere fois le 15 septembre 2013, l’apparence de cet astéroïde désigné sous la référence P/2013 R3 est tout de suite apparue étrange du fait de ses contours flous.

Le télescope spatial Hubble a alors été mobilisé afin de mettre à profit sa résolution hors du commun. Depuis son orbite à 590 km au-dessus de la surface terrestre, Hubble n’est pas limité par les turbulences de l’atmosphère qui altèrent les performances des télescopes au sol.

Hubble a ainsi révélé la présence non pas d'un seul astéroïde mais d’au moins une dizaine de fragments, chacun doté d’une traîne de poussière évoquant la queue d’une comète, et dont 4 mesurent près de 200 m de long.

La campagne d’observation a également montré que ces fragments s’éloignaient lentement les uns des autres à une vitesse inférieure à 2 km/h.

Cette faible vitesse de dispersion semble écarter l’hypothèse d’une désintégration de l’astéroïde par une collision avec un de ses semblables.

En revanche, elle pointe vers une autre piste, l’effet Yorp, un cas particulier de l’effet Yarkovsky, du nom de l’ingénieur russe qui le mit en évidence au début du 20e siècle : dans sa course autour du Soleil, l’astéroïde s’échauffe d’un côté avant de se refroidir lorsqu’il a tourné sur lui-même. Ce refroidissement se produit par émission d’un rayonnement infrarouge qui crée une poussée infinitésimale mais permanente sur l’astéroïde.

Celle-ci aurait pu augmenter la vitesse de rotation sur lui-même de l’astéroïde au point de le faire éclater par force centrifuge. Cela suppose bien sûr que l’astéroïde ait eu à la base une cohésion assez faible, un cas assez fréquent pour les astéroïdes d’une taille inférieure à 2 km.

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