22 Mars 2013

Journée mondiale de la météo : quand les satellites aident à déchiffrer le ciel

Si la prévision météorologique a compté parmi les 1ers grands bénéficiaires de l’accès à l’espace, les toutes dernières générations de capteurs spatiaux améliorent de manière décisive la qualité et le niveau de détail des prévisions.
Crédits : Météo-France.

C’est notamment le cas de l’instrument IASI, un sondeur infrarouge conçu et développé par le CNES et embarqué sur les satellites européens MetOP-A et B d’EUMETSAT.

Vincent Guidard, chercheur à Météo-France en charge de l’utilisation de IASI dans les modèles de prévision numérique du temps, nous en dit plus :

« Par rapport aux générations précédentes, nous utilisons au bas mot 5 fois plus d’informations venant de IASI, en particulier dans la troposphère, la couche d’air qui va en gros du sol jusqu’au sommet des nuages. En météorologie, les informations pertinentes fournies par IASI qui nous intéressent, ce sont principalement les températures, les taux d’humidité ainsi que la hauteur du sommet des nuages. »

Une richesse d’information apportée par IASI grâce à laquelle la description de l’atmosphère atteint une précision inégalée, un point de départ indispensable afin de prévoir son état futur.

Ce gain en précision a non seulement un impact sur la portée dans le temps de la prévision mais aussi sur la description des phénomènes locaux violents : « Avec les données IASI » poursuit Vincent Guidard, « nous parvenons à améliorer notre modèle à fine échelle, qui calcule des prévisions très localisées pour les nuages convectifs comme les nuages d’orage, ceux qui vont donner des pluies intenses ou de fortes rafales de vent. C’est bien sûr un enjeu considérable en matière de sécurité des personnes et des biens. »

Parmi les milliers de données que collecte IASI à chaque mesure, certaines concernent ce que les chercheurs appellent la chimie de l’atmosphère, c’est à dire la concentration de différents gaz comme l’ozone ou le méthane.

Sans être directement reliées à la météo, ces données sont pourtant utiles aux météorologues ainsi que l’explique Vincent Guidard : « L’ozone joue par exemple le rôle d’un traceur passif qui peut nous renseigner sur le vent, particulièrement dans la stratosphère. Le consortium européen de prévisions météorologiques[1] utilise déjà ces données de façon routinière. »

Les données de IASI permettent également de restituer les températures de surface des continents, des données non seulement essentielles pour la météorologie opérationnelle, mais également pour le suivi du climat.

« Tous les centres météo utilisant le sondeur IASI de MetOp-A ont prouvé que c’était l’instrument apportant le plus à la qualité de nos prévisions. Alors, maintenant qu'il y a un deuxième IASI à bord de MetOp-B, imaginez ce que l'on va pouvoir faire ! » conclut le chercheur de Météo-France.

Légende de l'image d'ouverture : Température de surface des continents déduite des mesures IASI pour le mois de janvier 2011 (température en degrés Kelvin, retirer 273,15 pour obtenir la température en degrés Celsius).

[1] CEPMMT : Centre Européen pour les Prévisions Météorologiques à Moyen Terme.

Pour en savoir plus :