27 Septembre 2012

Le Golfe de Guinée vu de l’espace

Sur cette image du satellite Envisat, le Golfe de Guinée, à l’ouest de l’Afrique, baigne une partie du Nigeria, au nord, et du Cameroun, à l’est.
Crédits : ESA - Envisat

Douala, la plus grande ville du Cameroun, se trouve à côté de l’estuaire du Wouri, près du centre de l’image. Cet estuaire est occupé par une vaste mangrove dont l’écosystème est menacé par la pollution industrielle, agricole et domestique.
Plus de 90% des industries camerounaises sont concentrées dans ou autour de Douala, et les eaux usées retournent souvent directement dans l’écosystème avec peu ou pas de retraitement.

Au nord de l’estuaire du Wouri, le volcan du Mont Cameroun est clairement visible. Culminant à plus de 4000 m et s’étendant de la côte jusqu’à la forêt tropicale, c’est un des plus grands sommets d’Afrique.
Le Mont Cameroun fait partie d’une chaine de volcans connue sous le nom de ligne du Cameroun. L’île de Bioko, visible ici au large des côtes, est également associée à cette chaîne. Hébergeant trois volcans, l’île de Bioko était jadis reliée au continent au niveau de ce qui est maintenant le Cameroun, mais en a été séparée lors de la montée des eaux consécutive à la fin de la dernière ère glaciaire.
Cette ligne volcanique se poursuit à l’intérieur des terres par les monts Bamboutos, une chaîne de volcans située dans la région camerounaise des Hauts Plateaux de l’Ouest.
Les taches blanches qui parsèment l’image sont dues à des réflexions du signal radar d’Envisat. Elles se concentrent particulièrement autour de villes comme Malabo sur l’île de Bioko, Douala près de l’estuaire du Wouri et les régions peuplées du sud du Nigeria. Ces taches blanches sont typiques des images radar des zones urbanisées et sont dues à des réflexions multiples du signal radar par les immeubles, en particulier les constructions métalliques.

Cette image est une compilation de 3 images prises par le radar d’Envisat les 6 février, 7 mars et 6 avril 2012, cette dernière date se situant deux jours avant la perte définitive de liaison avec Envisat.
Les données collectées pendant 10 ans par le radar ainsi que d’autres instruments d’Envisat continuent d’être exploitées par les scientifiques pour de nombreuses applications.
La France a financé 25% du programme ENVISAT par le biais de sa contribution à l’ESA et apporté le système de localisation Doris. Le CNES, les industriels et les laboratoires scientifiques français ont été fortement impliqués dans le programme et dans l’exploitation de l’immense patrimoine que représentent 10 ans d’une telle mission.

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