29 Juillet 2008

Rosetta rencontre un astéroïde rare

La sonde européenne Rosetta devrait croiser sur son chemin un petit astéroïde dénommé Steins le 5 septembre prochain. A mi-distance de son objectif final, la comète Churyumov- Gerasimenko, elle en profitera pour fournir de précieuses informations sur une famille d’astéroïdes encore peu connue.
25 août 2008

Rendez-vous le 5 septembre

« Il existe seulement une vingtaine d'astéroïde de ce type sur plus de 165 000 découverts à ce jour. C’est la première fois qu’on a l’occasion d’en observer un de près. » Philippe Gaudon, chef de projet Rosetta au CNES, ne cache pas son enthousiasme.

Lui qui suit la sonde depuis son lancement en 2004, attendait ce premier rendez-vous avec impatience. Car Rosetta est censée croiser 2 astéroïdes au cours des 10 années que dure son voyage, lors de ses traversées de la ceinture principale d’astéroïdes entre les orbites de Mars et de Jupiter. La première rencontre aura lieu le 5 septembre prochain avec un petit objet de 5 km de diamètre qui répond au nom de Steins.

La sonde survolera l’astéroïde à 800 km d’altitude à 20h37 (heure de Paris) et à la vitesse de 8,6 km/s. Certains de ses instruments prendront des photos de la surface de Steins à différentes longueurs d’ondes et avec une résolution de quelques mètres.
« Nous connaîtrons ainsi mieux la forme de cet astéroïde. Il s’agit aussi de préciser sa composition que nous pensons a priori faite essentiellement de silicates pauvres en fer. Quant au nombre et à la localisation des cratères, ils vont nous renseigner sur l’histoire de l’astéroïde.» explique Philippe Gaudon.

Les scientifiques espèrent, grâce à ces précieuses informations, en savoir plus sur la formation et l’évolution des astéroïdes du système solaire interne de façon à compléter les connaissances sur un environnement finalement assez proche de la Terre.

L’exploration cométaire

Même si cette partie de la mission présente un grand intérêt, l’objectif final reste l’exploration cométaire. « Une comète vue depuis la Terre, c’est une petite tête brillante suivie d’une queue immense et diffuse. En réalité, c’est un corps de glace de quelques km de diamètre avec un noyau qui se sublime (se vaporise) en se rapprochant du soleil », décrit Philippe Gaudon.
Rosetta est constituée d’un orbiteur qui gravitera autour du noyau de la comète Churuymora Gerasimenko en 2014 et d’un atterrisseur, Philae, qui se posera à sa surface. Ainsi, rien n’échappera à la sonde : elle prendra des images de la surface, analysera le contenu des gaz et des poussières de la queue, et réalisera une véritable radiographie du noyau. Elle effectuera aussi grâce à Philae des prélèvements et beaucoup d’analyses in situ.
« Cette mission est européenne, précise Philippe Gaudon, chaque pays membre a apporté sa contribution. Le CNES a participé au financement d’un grand nombre d’instruments scientifiques (12 sur l’orbiteur, 10 sur l’atterrisseur). Nous avons fourni les batteries de l’atterrisseur et développé son segment sol. Le système de communication entre l’orbiteur et l’atterrisseur est également signé CNES. »

L’espoir est de trouver dans la glace de la surface du noyau ou dans les gaz et les poussières de la queue des molécules complexes et variées. Cela viendrait étayer l’hypothèse selon laquelle les comètes auraient contribué à l’apparition de la vie sur Terre.

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