8 Octobre 2008

L’Homme en orbite autour d’un café scientifique

Que faire un soir de pluie ? Mercredi 29 octobre, une trentaine de curieux se sont rassemblés au Raven Café, en plein coeur de Strasbourg, pour discuter de l’exploration spatiale. Deux invités étaient présents pour alimenter le débat : François Spiero, ingénieur responsable des vols habités au CNES et Pierre-Emmanuel Paulis, auteur de BD sur l’espace et enseignant à l’Euro Space Center. Des photos de l’Univers défilent sur le mur, comme une invitation au voyage. « L’Espace a toujours inspiré les dessinateurs, les peintres ou les poètes », commente Pierre-Emmanuel Paulis.
1er novembre 2008
L’album de Tintin On a marché sur la lune a fasciné bon nombre d’enfants devenus des professionnels de l’espace. François Spiero en est un exemple vivant. « Parfois les travaux des artistes devancent la recherche », souligne-t-il.

Une réalité derrière le rêve

Les scientifiques songent réellement à créer une base humaine sur la lune : « Ce sera comme une répétition générale, continue l’ingénieur du CNES, avant d’en faire de même sur Mars ».

Existe-t-il, demande un curieux, une collaboration concrète entre l’art et la recherche ? « J’ai profité de 3 vols à 7,5 km d’altitude pour imaginer la posture de l’héroïne de ma BD en apesanteur », témoigne Pierre-Emmanuel Paulis.
Cela inquiète un membre du public : est-ce que le rêve justifie les moyens que l’on met en œuvre pour explorer l'espace ? « Le budget annuel du CNES s’élève à 1,7 milliards d’euros, remarque François Spiero. Chaque Français y contribue à hauteur de 30 € par an. » Cependant il précise que la plupart des missions spatiales ne nécessitent pas d’astronautes.

De la science à la politique

Des raisons qui dépassent le cadre scientifique justifient la pérennité des vols habités : « l’homme existe pour, sans cesse, repousser les frontières, aller au-delà de lui-même et de la technologie ». Sur le plan politique, la compétition entre les Etats-Unis, la Russie, et plus récemment la Chine a toujours été un moteur de la conquête spatiale.
Pour François Spiero, le plus important reste le prestige de la collaboration internationale. « Quoi qu’il arrive, conclue-t-il, l’être humain doit devenir une espèce multiplanétaire pour survivre à l’accident fatal que la Terre subira. » Et ça tombe bien : un calcul de probabilités, appelée équation de Drake, estime à 40 le nombre de planètes habitables dans notre galaxie !

Sarah Boivin
Klervi L’Hostis

L'intégralité du café en podcast

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